

I.
L’endoscopie ou fibroscopie
INTRODUCTION
L’endoscopie diagnostique sert à explorer un organe, pour y
déceler d’éventuelles anomalies, tumeurs, traces d’une pathologie. Elle peut
comprendre la pratique de biopsies (prélèvement d’un fragment de tissu), si
l’endoscope est muni de pinces de biopsie. L’endoscopie opératoire, quant à
elle, permet de réaliser des gestes thérapeutiques, comme l’ablation d’une
tumeur, sans avoir recours à la chirurgie traditionnelle.
Qu’elle soit faite avec des instruments souples ou rigides, l’endoscopie est
utilisée soit à visée diagnostique après avoir examiné le patient, soit pour
intervenir chirurgicalement en permettant d’effectuer des interventions
complexes sans être obligé d’inciser (ouvrir) les parois du corps humain. Elle
est également utilisée pour traiter des tumeurs de certains organes creux comme
la vessie, une augmentation de volume de la prostate, une stérilité féminine,
des polypes1 du gros intestin ou de l’estomac. Ces interventions,
auparavant, nécessitaient un abord chirurgical classique, elles sont de nos
jours de moins en moins pratiquées.
La fibroscopie autorise l’exploration par visualisation directe ainsi que la
photographie et même cinématographie (télévision, vidéo comprise) de la muqueuse
des organes précédemment cités. La muqueuse est l’ensemble des cellules qui
recouvrent l’intérieur des organes creux en contact avec l’air. La fibroscopie
permet également le prélèvement d’échantillons de cette muqueuse pour les
analyser. Enfin, les endoscopes, de façon générale sont munis d’instruments
chirurgicaux tels qu’une pince qui permet de saisir et de retirer un corps
étranger de l’intérieur d’une cavité de l’organisme. Ils sont également munis
d’autres instruments à type de ciseaux, de panier (pour retirer des calculs), de
lacets et d’anses diathermiques (pour retirer des polypes).
PETIT HISTORIQUE
Les premiers endoscopes ne sont apparus qu’à la fin du XIX
siècle. L’utilisation de dispositifs souples et déformables, permettant
d’épouser les courbes des conduits anatomiques, a permis d’améliorer
l’exploration de l’intérieur du corps. Au cours du XX siècle, les endoscopes se
sont peu à peu équipés d’appareils optiques de plus en plus petits et
performants (permettant de réduire le diamètre de l’appareil), ainsi que
d’instruments chirurgicaux miniatures autorisant des interventions chirurgicales
« de l’intérieur » (non invasives).
LES INSTRUMENTS : endoscope rigide et endoscope
souple
Endoscope rigide
L’endoscope rigide est notamment celui utilisé dans l’exploration de la vessie
et de la cavité abdominale. Cet instrument est fait d’un tube métallique de 5 à
8 mm de diamètre dont la partie proximale (partie dans laquelle le manipulateur
regarde) est constituée d’un oculaire et la partie distale (partie qui est
introduit dans l’organisme) est munie d’un objectif.
Endoscope souple ou fibroscope
terme
issu du latin fibra : filament et du grec skopein : examiner
L’endoscope souple appelé également fibroscope dont le diamètre est plus petit
que le précédent et qui est constitué de fibres de carbone ou de fibres de verre
qui possèdent la capacité de transmettre le lumière dont l’origine est une
source de lumière froide. Cette variété d’endoscope est utilisée pour explorer
de façon plus « douce » c’est-à-dire non traumatisante, les différentes cavités
de l’organisme comme l’oesophage, les bronches, le duodénum, le canal
cholédoque, le colon, la vessie etc., dont l’accès serait difficile avec un
endoscope rigide.
Parmi les fibroscopes on distingue :
Le fibroscope à vision axiale ou terminale appelé également axoscope ou
axofibroscope. L’axofibroscope est utilisé essentiellement pour examiner
l’oesophage et l’estomac donc pour effectuer une oesofibroscopie ou une
gastrofibroscopie.
Le fibroscope à vision latérale appelé
également latéroscope ou latérofibroscope. Dans cet appareil l’objectif (verre
placé à l’extrémité de l’appareil optique) est situé sur le côté de l’appareil.
Le latéroscope est essentiellement utilisé pour l’examen de l’estomac, on parle
alors de fibrogastroscope.
Constitution d’un fibroscope :
Cet instrument, qui sert à la fibroscopie, comprend toujours deux types de
fibres de verre : l’un prélève la lumière émise par une lampe et la transporte
tout le long d’un tube jusqu’à la cavité à examiner ; celle-ci est éclairée sans
dégagement de chaleur, ce qui permet de conserver l’intégrité de certains tissus
fragiles, comme les muqueuses. Cette lumière « froide » se réfléchit sur la
paroi des cavités et est récupérée par le second type de fibres, qui la ramènent
devant un système optique ; celui-ci transmet les images de l’intérieur du
corps.
Un fibroscope comprend une gaine étanche de 40 à 160 cm de longueur et de 5 à 12
mm de diamètre. A l’intérieur de ce tube souple la lumière d’éclairage est
conduite grâce à des fibres de verre. La source de lumière (froide) est
constituée par une lampe de forte intensité située à l’extérieur de l’appareil.
Sans cette source de lumière, bien entendu, l’observation serait impossible,
étant donné que l’intérieur des organes creux de l’organisme est sombre.
Le tube souple est muni également d’autres petits canaux
dont le but est de permettre la pénétration d’air dans la cavité à explorer. Ces
canaux permettent également un lavage et une aspiration des différentes
sécrétions émises par les muqueuses de l’organe creux dans lequel a pénétré le
fibroscope. En dehors des instruments chirurgicaux cités ci-dessus, certains
fibroscopes sont munis d’un laser et de différents appareils de section ainsi
que d’un système d’échographie pour effectuer une écho endoscopie, ce qui permet
l’étude de tumeurs du tube digestif et des structures d’organes comme l’estomac,
les voies biliaires et le pancréas. Enfin, certains fibroscopes possèdent un
mécanisme permettant la cautérisation (coagulation) d’une hémorragie détectée
localement.
La mobilisation du fibroscope se fait par l’intermédiaire d’un système de
câblage inséré à l’extrémité de l’appareil et permettant à celui-ci d’effectuer
des mouvements sur 360 degrés.
Le fibroscope et ses possibilités :
Des méthodes très récentes utilisent des sources de lumière bleue pour éclairer
la bronche et permettent de regarder la bronche en fluorescence. On peut ainsi
dépister des lésions invisibles en lumière blanche ! Un petit canal (canal
opérateur) est intégré dans le fibroscope. Dans certaines circonstances, on peut
même descendre par ce canal des outils pour détruire des lésions et réaliser
ainsi une endoscopie thérapeutique. Par exemple une fibre laser ou une sonde de
thermo coagulation permettra de réaliser une destruction d’une tumeur par la
chaleur alors qu’une sonde de cryothérapie détruira par le froid. On peut même
réaliser un traitement par rayons (curiethérapie) dans les bronches ou détruire
une lésion par l’effet de la lumière (photothérapie).
Actuellement détrôné par la vidéo - endoscopie effectuée à l'aide de fibroscope
muni à leur extrémité d'une micro caméra de télévision (capable de numériser une
image et de la traiter à très haute définition) , les fibroscopes classiques
relativement coûteux et fragiles seront progressivement détrônés par ces
appareils modernes permettant dans certains cas, au patient de suivre lui-même
avec le manipulateur la progression et les différentes manoeuvres au cours de
l'opération.
DEROULEMENT D’UNE ENDOSCOPIE
Le déroulement d’une fibroscopie peut se faire soit sous anesthésie générale
soit sous anesthésie locale. Quand il s’agit d’une coloscopie (fibroscopie du
côlon) une anesthésie générale est nécessaire. La fibroscopie chez un enfant
nécessite également une anesthésie générale. Dans ce cas l’hospitalisation est
nécessaire car la fibroscopie est suivie d’une observation pendant environ
vingt-quatre heures.
1 : polype à
tumeur bénigne, molle, implantée
par un pédicule.

